Les années 20 marquent le renouveau culturel et artistique en France. Le jazz débarque dans l’Hexagone avec toute la culture américaine, les artistes et toute la société française y trouve un moyen de se libérer, de se distraire, entraînant l’appellation « années folles ». Et à partir de là, l’histoire retiendra une époque qui fera basculer à tout jamais le monde de la culture.
Le contexte des années folles
Pour qu’il y ait libération, il a fallu qu’il se passe des événements contraignants avant. Et avant les années 20, la France a dû endurer la Première Guerre mondiale ou encore l’affaire Dreyfus. Ce qui a mis à mal le moral de la population.
Mais la fin de la guerre est accompagnée de l’arrivée des Américains et de leur culture. Ce qui va permettre de tout relancer, du moins culturellement et artistiquement. Les Français de ces époques avaient soif d’amusement et se mettaient en quête de distraction. C’est là que le jazz, la danse, la radio, ou encore les sports entrent en jeu. Les artistes français y trouvent un moyen de se remettre sur le devant de la scène et le public rejoint massivement le mouvement. Cette célébration est marquée par les excès en tous genres, hors de question pour les français de verser dans la demi-mesure. C’est d’ailleurs pour cette raison que les années 20 ont été baptisées les années folles. Il est possible de consulter les œuvres publiés et parus à cette époque sur ce site.
Paris, épicentre du mouvement
Les années folles font de Paris l’épicentre du mouvement puisque Montparnasse et Montmartre sont les endroits les plus fréquentés. Les intellectuels aiment se retrouver à Montmartre Le quartier regroupe des musiciens très adulés pour ne citer que le trompettiste, Arthur Briggs. Quant à Montparnasse, on y retrouve de nombreux écrivains. Henry Miller, écrivain américain, ira même jusqu’à dire que le carrefour Vavin-Raspail-Montparnasse est le nombril du monde. C’est à cet endroit qu’il s’est mis à l’écriture de sa série des Tropiques.
L’Art intéresse beaucoup de professionnels et amateurs dès 1920. Les étrangers envahissent la capitale française et s’installent un peu partout à Paris pour s’adonner à la peinture, à la musique ou encore à la littérature. Les peintres qui ont formé l’Ecole de Paris, les écrivains américains de la Génération perdue et des musiciens de jazz font de la ville leur galerie privilégiée, au plus grand bonheur d’une population avide de culture. A cette époque, toutes les personnes passionnées d’arts ont les yeux tournés vers Paris.
Un niveau de créativité inédit
La soif de découverte conduit forcément à un dédoublement de la créativité. Parmi les points notables des années, il y a le renouveau théâtral. Quatre metteurs en scène et acteurs principaux vont s’illustrer à Paris, il s’agit de Louis Jouvet, Charles Dullin, Gaston Baty et Georges Pitoëff. Ils sont d’ailleurs à l’origine du fameux « Cartel des Quatre ». Mais ils ne sont pas les seuls à connaître du succès durant cette époque, Sacha Guitry, Alfred Savoir, ou encore Marcel Pagnol sont des noms qui ont marqué la période. Les inquiétudes et les aspirations de la population des années 20 sont lisibles dans la mise en scène théâtrale.
En dehors du théâtre, d’autres arts se développent également. En musique, le jazz prend de plus en plus de place. Le music-hall attire les spectateurs toutes les nuits. La littérature voit quant à elle l’apparition de ce qu’on entend par Art Déco. Et bien évidemment, la Radio est un vecteur très important de la culture de masse, de manière à rendre accessible à tous les étoiles des cabarets et des music-halls. La diffusion de la musique en est facilitée grâce aux premiers disques 78 tours. C’est toute une mode de vie qui est bouleversée, et ce même si les Français sont réputés pour l’art de s’amuser. La période d’après-guerre est toute une autre histoire.
Crise de 1929 et terme d' années folles
Tout mouvement se dissout à un moment donné dans l’histoire. Les années folles n’échappent pas à cette règle. Depuis la fin de la guerre en 1918, la croissance économique de la France semblait être sur la bonne voie, notamment avec les nouveaux produits et services apparus comme la radio, les automobiles, les aéronefs, l’électricité et bien d’autres encore. Tous les secteurs connaissent une croissance notable. Néanmoins, une autre crise mondiale va mettre fin à toute cette effervescence. Le crash boursier de Wall Street et la crise de 1929 mettra un terme au rêve européen. La France se voit obliger de faire face à une nouvelle crise économique après dix ans de forte croissance économique. La population jeune et débordante de créativités artistiques a dû se calmer et contribuer au redressement de l’économie.
C’est dans ce contexte que les années folles se terminent, laissant place à une nouvelle ère. Mais l’histoire n’est pas figée, d’autres mouvements de libération culturels apparaîtront dès les années 40-50, notamment avec l’avènement du Rock and Roll.